Il y a des milliers d’années

Depuis des millénaires, l’homme utilise la pierre pour son habitat et l’aménagement de son environnement. D’abord de la pierre brute et puis de la pierre taillée dès l’invention des outils de taille, burin et marteau. Très tôt dans l’histoire, les roches comme le calcaire, le granit, l’ardoise ou le marbre ont permis de construire des temples, des pyramides, des habitations, des châteaux forts et des cathédrales qui témoignent encore aujourd’hui du génie constructeur de nos ancêtres partout dans le monde.

Les tailleurs de pierre sont les partenaires du talent des sculpteurs et des architectes. Dès l’antiquité, la pierre du sous-sol local est extraite pour construire des routes, paver les rues des villes, construire des monuments ou réaliser des systèmes de défense contre les invasions et les pillages. La pierre taillée reste le principal matériaux de construction et le mortier, mélange d’argile, de chaux, de sable et d’eau sert déjà de liant solide et résistant dans les constructions romaines et égyptiennes.

Au Moyen Age, à l’époque de la Renaissance et jusqu’aux temps modernes ce sont encore les ouvrages de pierre qui résistent au temps et témoignent des styles architecturaux ainsi que de l’évolution des modes de vie urbains ou campagnards.

Les carrières de marbre de Carrare, le granit d’Afrique, les mines de calcaire d’Amérique du Sud ont permis de bâtir et transmettre un patrimoine prestigieux.

DE NOS JOURS

A la fin du XIX ème siècle, en Europe, l’invention du ciment moderne et du béton révolutionne l’art de construire. La population mondiale augmente, il faut construire des habitations, des bâtiments publics. Le paysage urbain commence à se métamorphoser, des immeubles toujours plus hauts s’élèvent dans des villes toujours plus étendues.

Les chemins de fer, les routes, les ponts se développent et nécessitent d’importantes quantités de matériaux nouveaux à faible coût de production.

La demande en granulats explose, des carrières sont ouvertes par milliers à travers le monde sur tous les continents.

Les besoins d’une population

La consommation annuelle de sable, gravier et autres matériaux de carrière est estimée à une moyenne de 6 à 7 tonnes par habitant. Ces matériaux sont utilisés pour construire les habitations, les bureaux, les établissements scolaires, les hôpitaux, les routes, les ponts, les digues, les réseaux d’eau, les stations d’épuration.

Les besoins du département du Var sont en progression continue. Le département est attractif et la population augmente de plus de 6000 nouveaux habitants par an, c’est deux points de plus que la moyenne nationale. Ces habitants supplémentaires, il faut les accueillir, les loger, les scolariser, les soigner.

Cet apport de population est sensible surtout sur l’agglomération Toulonnaise qui concentre aujourd’hui 40% de la population du département mais les villages sont tout aussi attractifs. Mazaugues par exemple, a vu sa population augmenter de plus de 300 âmes en entre 2000 et 2010 soit un apport régulier d’environ 10 familles tous les ans ( source INSEE).

Les villages voisins suivent la même progression, les recensements de 1999 et 2015 donnent les tendances : à la Roquebrussanne, on passe de 1678 habitants à 2540, la commune de Tourves n’est pas en reste, elle grimpe de 3422 habitants à 4845 mais l’accroissement de la population est encore plus forte à Méounes avec 1246 habitants en 1999 et 2161 en 2015. Soit une progression de plus de 80% .

C’est un gain pour l’économie locale et pour la vie des villages. Le département du Var est dynamique et n’est pas concerné par la désertification des campagnes comme d’autres régions en France et les besoins en matériaux de construction augmentent à l’image de ce dynamisme démographique.

la pierre en 3 périodes clés

La découverte du ciment moderne revient à un français, Louis Vicat, ingénieur des ponts et chaussées.

 

Génial mais candide ! Il préfère la gloire d’être utile à la fortune et publie le résultat de ses recherches sans déposer de brevet ! Lequel est déposé quelques temps plus tard par un chimiste britannique, plus futé ! Et c’est à un varois, Joseph Louis Lambot ( 1814-1887) que l’on doit l’invention du ciment armé. En 1848 il réalise une barque en ciment armé, et précise « mon invention a pour objet un matériaux nouveau servant à remplacer le bois dans la construction navale et partout où il est confronté à l’humidité, il consiste en un treillis métallique noyé dans du ciment hydraulique » et c’est encore un français, Joseph Monier qui invente le béton armé.

Le béton est aujourd’hui le matériaux de construction le plus utilisé dans le monde, il répond aux exigences de l’industrie moderne du Bâtiment et des Travaux Publics : produire en grandes quantités et à un coût maitrisé des matériaux de qualité.

Les carrières d’aujourd’hui produisent des granulats concassés et criblés, morceaux de roche naturelle, ils apportent la consistance, le volume et la résistance indispensables aux normes actuelles de qualité et de longévité.

Le secteur du BTP français consomme en moyenne un million de tonnes de granulats par jour et les besoins augmentent. 200 tonnes de granulats sont nécessaires à la construction d’un logement individuel, 3000 tonnes pour un lycée, 10 000 tonnes pour un km de voie ferrée et jusqu’à 30 000 tonnes pour un km d’autoroute.

La population française augmente, les réseaux de transport aussi, il faut donc construire de nouvelles habitations, aménager de nouvelles routes, des voies de tramway, de nouvelles voies ferroviaires, de nouvelles pistes d’aéroport. Tous ces usages exigent des granulats de différentes qualités et caractéristiques selon les usages. Il faut trouver de nouveaux sites d’exploitation, de nouvelles carrières pour répondre aux besoins de croissance et pour remplacer celles qui ne sont plus exploitables pour des raisons environnementales ou trop proches des zones urbaines (révision de PLU, SCOT : schéma de cohérence territoriale) ou encore situées dans des zones classées ou protégées (Natura 2000, Biotopes, ZNIEFF).